La valeur de la miséricorde selon Vincent de Paul(mai 2025) La valeur de la miséricorde selon Vincent de Paul
Saint Vincent de Paul, dans ses écrits, disait : « Demandez à Dieu de nous donner le véritable esprit de miséricorde, qui est l'esprit caractéristique de Dieu ; car, comme le dit l'Église, le propre de Dieu est d'être miséricordieux et de transmettre son Esprit. Demandons donc à Dieu, mes chers confrères, de nous donner cet esprit de compassion et de miséricorde, de nous en remplir et de le conserver en nous afin que quiconque voit un missionnaire puisse dire : « Voilà un homme plein de miséricorde. » Réfléchissons un peu à notre besoin de miséricorde, car nous devons la pratiquer envers les autres, la porter en tous lieux et tout souffrir pour elle. » Vincent prononça ces paroles lors de la conférence du 6 août 1656, consacrée au thème de l'esprit de compassion et de miséricorde. Au cours de cette conférence, Vincent a rappelé aux missionnaires de Pologne la nécessité de cette vertu et a également parlé de la manière de la pratiquer. Les mots miséricorde, compassion et charité ont beaucoup en commun et sont souvent utilisés comme synonymes. On pourrait les différencier, mais on aboutirait à des lignes de démarcation très floues. Le concept de miséricorde : dans son sens le plus profond et le plus authentique, la miséricorde signifie que le cœur prend parti pour la misère. Il ne s’agit pas d’un simple sentiment de compassion, qui pourrait facilement relever de la sentimentalité. Nous ne faisons pas non plus référence aux prétendues « œuvres de miséricorde », car celles-ci ne s’attaquent pas aux causes profondes de la souffrance et de la pauvreté. Vincent n’a pas inventé la miséricorde, la compassion ou la charité… il a plutôt incarné en lui-même la miséricorde, la compassion et la charité du Christ et les a pratiquées au quotidien. Le Christ nous dit : Je désire la miséricorde, non le sacrifice. Dieu demande la miséricorde. La miséricorde est intérieure et jaillit du cœur. Dieu ne veut pas de sacrifices matériels, mais désire un amour prêt à lutter pour la justice. Si nous observons l'histoire du fils prodigue, nous voyons chez le père l'essence même de la miséricorde, dans son attitude. Le pape Jean-Paul II nous dit que la figure du père nous révèle Dieu comme Père. Le comportement du père dans la parabole et toute sa conduite, qui manifeste son attitude intérieure, nous permettent de redécouvrir le don de la miséricorde. « Le père l'aperçut et fut saisi de compassion. Il courut à son fils, le serra dans ses bras et l'embrassa. » Dans l'action caritative de Vincent, nous voyons que la miséricorde rayonne plus que toute autre chose. Cette miséricorde se manifeste dans ses relations avec les autres. Là où la souffrance, la douleur et le besoin sont grands, la miséricorde de Vincent devient plus manifeste. La miséricorde, selon la volonté de Dieu, est sans limites et, si elle est semblable à la miséricorde divine, elle embrasse chacun. Il faut noter que le Christ, en révélant l'amour – la miséricorde de Dieu – a en même temps exigé des hommes qu'ils soient eux aussi guidés par l'amour et la miséricorde dans leur vie. La miséricorde est toujours divine et s'étend toujours aux êtres humains. La miséricorde trouve sa plus grande expression dans l'Incarnation de notre Seigneur, Jésus-Christ, qui n'est pas un esprit, mais un homme de chair et de sang qui a mangé et bu. Le Christ proclame par ses actes, plus encore que par ses paroles, l'appel à la miséricorde, qui est l'un des éléments essentiels de l'Évangile. En tant que Vincentiens, nous devons chercher à développer la vertu de miséricorde. Nous l'apprenons par la miséricorde que nous recevons de Dieu. Nous pouvons alors développer cet attribut en nous-mêmes. Nous pouvons enfin étendre cette miséricorde aux autres. Deacon John Girolami Spiritual Advisor SSVP Ontario Regional Council |
